On comprend alors pourquoi ce terme est devenu un tel fourre tout!
Il y a souvent confusion lorsque nous essayons de nommer quelque chose que nous ne comprenons pas. Afin de sortir de cette amalgame généralisé, nous allons essayer de définir les contours de la notion d’énergie dans le domaine de la thérapie.
J.L. Brinette a proposé un parallèle intéressant entre la fameuse formule d’Einstein E=mc2 et la dimension énergétique du soin. Nous allons donc utiliser ces analogies pour circonscrire ce qu’est un « travail énergétique ».
Dans cette formule, l’énergie est le produit d’une masse (ou analogiquement d’un concept, d’une unité d’information) et d’une vitesse.
Si nous reprenons la première partie de la formule, nous comprenons que, sans masse, sans concept et donc, sans avoir conscience de l’information en cause, en bref sans savoir de quoi on parle, l’énergie est nulle (si m=0 l’énergie sera nulle).
Quid des thérapeutes qui travaillent sans savoir ce qu’ils sont réellement en train de faire? Quand il n’a pas conscience des concepts qu’il manipule, la résultante de son travail énergétique est nulle.
Par ailleurs, pour la deuxième partie de l’équation, nous abordons la notion de célérité (ou de vitesse) qui est le résultat d’une distance parcourue en un certain temps (v=d/t). Une information diluée dans un temps infini n’aura aucun impact, car de la même façon, le produit de l’énergie sera nulle (la valeur de c sera proche de 0).
Qu’en est-il des séances chez le thérapeute qui durent des heures? Comment espérer le moindre impact quand une information (même si elle est juste) est diluée dans un temps trop long?
En mobilisant des informations, de nombreuses approches téhrapeutiques pourraient alors être considérées comme des soins énergétiques. Pourtant il apparaît au regard des éléments précités que peu d'entre elles ont un réel impact.
Mais la formule de l'énergie nous apprend également autre chose, elle nous enseigne que l’énergie ne peut être inférieure à zéro (un produit ne peut être négatif), au pire elle est nulle. DONC en soi, une chose ne peut être "bonne" ou "mauvaise" (positive ou négative). Par exemple, les plantes sont attirées par la lumière qui leur est bénéfique, au contraire des anguilles qui la fuient. Peut on en déduire que la lumière est une bonne ou une mavaise chose? Certains arguent que "ça ne peut pas faire de mal", mais si une telle proposition était vraie, elle impliquerait nécessairement que "ça ne peut pas faire de bien" non plus...
Nous pouvons donc légitimement nous interroger sur les notions même de bien et de mal (et des leçons de morale qui vont avec)? La vision manichéenne et duelle du monde correspond elle à la réalité des choses? Il est plus probable qu’il y ait simplement une vérité à un moment, propre au regard de chacun sur telle chose à tel instant mais qui ne saurait en aucun cas relever d’un absolu.