Que sont les dogmes? Comment les identifier? Une première piste nous est donnée ici par Max Bernardeau: « Les dogmes sont les prises de pouvoir sociétaux de l’esprit ». Ce sont tous les conditionnements sociétaux, d’éducation ou religieux, ayant valeur de vérité aux yeux de la norme.
Ceux ci ne sont pas toujours faciles à identifier car, à l'instar des vêtements que nous portons et que nous ne sentons plus au bout d'un certain temps, nous baignons dedans depuis notre conception, nous en sommes complètement imbibés. Souvents présents donc, mais sans être vus, c'est par exemple ce qui se cache derrière ce que l’on nomme parfois le politiquement correct, le conformisme, la morale (ce qui est « bien » ou « mal »), la bonne conscience, le devoir, les conventions, la bien-séance, le formatage, le moutonnage, etc… En somme tout ce qui est en conformité avec les valeurs des standards.
Les exemples se comptent par milliers, en voici quelques uns: « La filière scientifique a plus de débouchés » (oui mais j’aime la musique moi!), « Le plus important est de réussir » (même si nous devons écraser les autres?), « Ceci est bien mais ceci est mal » (selon qui?), "C'est égoïste de vouloir se faire plaisir", « Il ne faut pas faire de vagues », "Il faut souffrir pour être beau", "Un homme ne pleure pas", "Le temps c'est de l'argent", "Le lait c'est bon pour les os!" etc…
En devenant les barreaux de leur prison mentale, ces grands dogmes constituent des freins de liberté considérables dans la vie des gens.
Passer outre un dogme génère des peurs de sortir de la normalité et de se sentir isolé. C’est pourquoi « les dogmes sont la plus volumineuse structure d’inertie et le plus gros frein d’évolution.» Max Bernardeau. Ce conflit intérieur et les peurs générées engendrent parfois un vrai blocage de l’action.
Il arrive parfois par facilité que l’individu se retranche lui-même derrière ces « valeurs ». En s’abritant ainsi derrière le « prêt à penser », il se dispense de l’inconfort de l’expérience et le poids du regard des autres (ou de son propre jugement sur lui même). Démarche qui, si elle peut être dans certains cas compréhensible, n’est pas toujours dénuée d’hypocrisie. En nous conformant à la pensée commune, nous n’avons plus à exprimer ce que nous ressentons, ce qui nous permet d'éviter tout conflit avec celle ci.
Au nom de quelles valeurs continuons nous par exemple de détruire la planète? Le progrès? L’économie? L’emploi? L’intérêt « supérieur » de la nation? etc…
Qu’en est il, en outre, de tous ces discours culpabilisants de « mise en garde » si nous ne pensons pas de la bonne façon (discours politique par exemple)? Quand, sur un ton moralisateur, on nous sert ces laïus où « il faut prendre conscience que », où il faut savoir quelles sont les « vraies valeurs »… Qui servent l’intérêt de qui au final?
De tous ces entrepreneurs de morale qui vont dire comment penser « juste et bien », les experts auto-proclamés, les élus des chaines d’info. En somme de tous ces commentateurs qui finissent par faire l’opinion… Le tout accompagné par des sondages en temps quasi réel de ceux qui ont fait leur des opinions qu’ils ont gobé et qu’ils recrachent avec l’aplomb de la certitude... La boucle est bouclée!
Ces verrous de pensée sont présents à tous les niveaux. Nous pourrions consacrer un livre entier aux représentations figées héritées d'une histoire judéo chrétienne (rejet de "l'impureté" du corps et de la matière, fidelité, auto-flagellation, concepts de Bien et de Mal, de pêchés, de culpabilité, de justice, etc...) mais aussi des instances étatiques (travail, famille, patrie, etc...) et les kyrielles d'interdits qu'ils supposent, sans pour autant les dire. Autant de carcans disséminés dans l'inconscient collectif dans lequel nous baignons depuis notre plus tendre enfance. Imaginez la puissance et l'ancrage de tels systèmes!
Il n'apparaît alors pas illégitime de se poser la question de l’avenir de l’humanité qui, enfermée dans ces normes et ainsi déresponsabilisée, laisse le pouvoir au « système » de décider pour elle.
" La société ne nous apprend pas comment penser, mais quoi penser" J. Krishnamurti
Comme si nous avions besoin des autres pour savoir ce qui est bon pour nous…
Mais! « dépasser un dogme est la prise d’un degré de liberté. Il en découle que la liberté est au bout du traitement des peurs. » Max Bernardeau. Effectivement, quel génie, précurseur, artiste, libre penseur ou simple jouisseur de la vie… s’est accompli dans le carcan de la normalité?
Il appartient donc à tout un chacun de prendre la responsabilité de sa vie en acquérant pas à pas sa liberté d’Être. C'est en lâchant nos peurs que nous récupérons degré par degré notre liberté.
David Jegou, praticien en étiomédecine
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