Voici le théorème:

Une vingtaine de chimpanzés sont isolés dans une pièce où est accrochée au plafond une banane, une échelle permet d'y accéder. La pièce est également dotée d'un système qui permet de faire couler de l'eau glacée dans la chambre dès qu'un singe tente d'escalader l’échelle pour accéder à la banane. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu'ils ne doivent pas escalader l'échelle. 

 

Le système d'aspersion d'eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l'expérience acquise et ne tentent pas d'approcher de l’échelle…

 

Théorème des singes  

Un des singes est alors remplacé par un nouveau chimpanzé venu de l’extérieur, vierge de toute expérience à l’intérieur de cette cage. Lorsque ce dernier tente d'attraper la banane en gravissant l'échelle, les autres singes l'agressent violemment et le repoussent. 

Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d'escalader l'échelle, y compris par le premier singe remplaçant.

L'expérience est poursuivie jusqu'à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d'escalader l'échelle pour atteindre la banane. Et si l'un d'entre eux s'y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n'ayant jamais subi de douche glacée. Ces singes portent désormais la peur inconsciente que cette échelle est liée à un danger.

L’information a en fait été intégrée à un niveau supra individuel, il semblerait que les expériences vécues par les individus puissent être conservées dans une forme de « disque dur » réunissant les expériences de la conscience collective. C'est ainsi que se transmettent des informations entre individus sans qu'ils y aient forcément été exposés eux même.

Pourtant, il n'y pas forcément besoin d'un vécu pour créer une peur...

 

dents de la mer

 "Les dents de la mer": Ou comment on peut ancrer des images et une peur dans l'inconscient collectif

 

En y étant inconsciemment branché, nous sommes donc malgré nous influencés par des mémoires (vécues ou non) qui ne sont pas notres... Mais qui peuvent pour autant nous verrouiller. Dans cette expérience par exemple, bien que le système de "punition" (la douche glacée) ait été désamorcé, les singes ne tentent plus l'expérience. La peur inconsciente héritée de l'expérience des ancêtres devient un frein à toute nouvelle tentatvie.

Nous concevons alors comment des conditionnements mentaux se perpétuent. De manière complètement automatique, nous répétons des fonctionnements sans même en connaître l’origine et pire encore sans se poser la question, car ils font chez nous valeur de vérité.

 

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Voici quelques exemples de conditionnements hérités: Les préjugés sur les autres peuples (que pensez vous des Américains ou des Anglais par exemple?), les préjugés sur le "rôle" hommes, sur celui des femmes, sur nos idées de ce qu'il en coûte pour réussir, sur les requins (eh oui le film "Les dents de la mer" a fait beaucoup de mal à cette espèce), etc... Nous pourrions en faire une liste sans fin!

Bien sûr chaque domaine a également ses dogmes qui sont d'ailleurs régulièrement et parfois avec grandes difficultés revisités: en médecine, physique, biologie etc..

Quelle ratio de ce que nous pensons avons nous réellement vécu?

 

Cet inconscient collectif est donc une gigantesque source d’informations pour l’humanité, puisque regroupant l’ensemble des expériences de celle ci. C'est peut être aussi la raison pour laquelle des idées ou des inventions apparaissent au même moment à différents endroits de la planète. 

Cependant, comme nous en sommes tous complètement imbibés de part notre humanité, notre culture, nos origines, nos formatages d'éducation etc, c’est aussi un important frein potentiel à l’expérience de chacun. Avec le temps il devient de plus en plus difficile de s'affranchir de ces concepts et de ces dogmes, qui constituent alors nos nouvelles vérités.

Quelles sont à votre avis les conséquences dans notre vie quand nous ne savons plus se remettre en cause? 

S'il est un idéal de s'extraire complètement de ces structures dogmatiques dequelles nous sommes complètement imbibés, s'en abstraire par degrés reste un défi formidable et une condition sine qua non à qui souhaite devenir un minimum libre penseur. Il n'en reste pas moins qu'emprunter ce chemin impliquera de traverser des peurs, qui apparaissent dès lors qu'on s'éloigne du confort de la pensée commune.

 

 

* Expérience développée par G. R. Stephenson, « Cultural acquisition of a specific learned response among rhesus monkeys » Progress in Primatology, Stuttgart, Fischer, 1967, p. 279-288

 

David Jegou, praticien en étiomédecine

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