Le lait, premier aliment du nouveau né, est souvent sujet à beaucoup de questions. D'une valeur symbolique forte le lait a une image qui se rapproche de l'indispensable. Il est aujourd'hui omniprésent dans l'alimentation et encore plus lorsqu'il s'agit de préparation industrielle.

Comment faire le point sur les bienfaits des produits laitiers, en connaissance de cause ?

Le lait animal.

La réglementation française précise que l'appellation «lait» sans indication de l'espèce animale est réservée au lait de vache, dans le cas contraire la dénomination «lait» doit être suivie de l'indication de l'espèce animale dont il provient.

Le lait animal qui se rapproche le plus de la composition du lait maternel est le lait d' équidés (jument, ânesse), en effet sa teneur faible en caséine et pauvre en acides gras saturés en fait un lait très digeste.
Les équidés et les hommes sont des mammifères mono-gastriques, nous avons une digestion et une assimilation relativement similaire, ce qui rend les composants du lait d’équidé proche du lait humain.

chevaux
Il contient autant de protéines solubles que de caséine, c'est un lait dit «albumineux».
Les protéines solubles jouent un rôle fonctionnel et nutritionnel, riche en acide aminés essentiels ( cystéine, tryptophane) et surtout en glutamine ( régénère la muqueuse intestinale).
Le lait d’équidés contient beaucoup de glucides (40-45 grammes par litre contre 65-70 grammes par litre pour le lait humain), le lactose à l'avantage de se trouver sous une forme spécifique ne provoquant pas d'allergie.
Comme dans le lait humain, il est le seul fournisseur de galactose essentiel à la construction du cerveau, au développement du système nerveux, à la bonne santé des muqueuses et au maintien d'une glycémie stable.
Les lipides du lait d’équidés sont composés de 30 % d'acides gras saturés et 70 % d'acides gras insaturés dont les fameux oméga-3, 6 et 9.

Le laits des ruminants

Vient ensuite le lait des ruminants, mammifères à plusieurs estomacs : lait de vache, chèvre, brebis.
On s'éloigne déjà «un petit peu» de la physiologie humaine, on sait que chaque lait est adapté au petit de l'espèce pour développer le corps et le cerveau dans des conditions très précises, la magie de la génétique!

vache
Les laits des ruminants ont un taux de caséine élevé, ils sont dit «caséineux». Parmi ces protéines se trouvent la lacto-globuline qui est l'une des plus allergènes et est surtout présente dans le lait des ruminants ce qui explique le faible effet allergisant des laits mono-gastriques. En effet il s'agit d'une protéine qui est destinée à accompagner la croissance d'un animal qui va gagner une centaine de kilos en un an , il est donc peu adapté à la physiologie humaine (enfant et encore moins à l'age adulte).

La teneur en lipides du lait de vache est très proche du lait maternel, en revanche leur digestibilité et leur absorption sont totalement différentes de part son taux élevé d'acides gras saturés, moins digestes, l'organisme humain doit mobiliser énormément d'énergie surchargeant le foie.
Le principal sucre du lait est le lactose, son pouvoir sucrant est six fois plus faible que celui du saccharose ce qui lui donne l'avantage d'avoir un faible index glycémique.

Le lait de chèvre a un profil en acides aminés totaux plus proche de celui de l'être humain. Il contient 4 fois plus de vitamine D que le lait de vache ainsi que d'avantage de vitamine C, cependant il présente des carences en vitamines B6, B9 et E.
Les laits de chèvre et de brebis semblent mieux adaptés à l'être humain, et surtout mieux tolérés de part leur richesse en acides gras insaturés, ils sont aussi moins muco-producteurs que le lait de vache.
Il a également moins de facteurs de croissance, l'animal étant plus petit, ce qui est une bonne chose.

Gardons à l'esprit que le lait est l'aliment de base du nourrisson, il contient donc une information génétique, un message lié à l'évolution et à la croissance.

Les boissons végétales

Une boisson végétale pour son enfant ne s'improvise pas et serait considérée comme une imprudence. Cela s'accompagne de connaissances, d'indications précises pour les utiliser correctement.

lait intro
Comme cité plus haut, l'appellation «lait» est réservée au produit issu des mammifères à glandes mammaires. Ceux sont des boissons non laitières à base de végétaux, nous les nommons «boissons végétales».

Ces boissons peuvent être préparées à partir de légumineuses, de céréales, d'oléagineux ou de fruits amylacés. Le choix du végétal peut être en fonction des besoins nutritionnels ou en fonction des associations de goût dans des préparations culinaires sucrées ou salées.
Les boissons végétales sont riches en vitamines et minéraux, en graisses insaturées, d'une composition variée grâce à leur grande diversité. Elles couvrent les différents apports essentiels de base et sont aussi une surprenante source de calcium bio-disponible. La plupart d'entre elles sont aussi riches en magnésium, en phosphore, en potassium et en fer. Elles comptent aussi une bonne partie des vitamines du groupe B, A, C et E.
De part les différentes caractéristiques des boissons végétales il est bon de les alterner selon l'âge, les besoins et les saisons.

Les boissons végétales ne se valent pas toutes qualitativement, de part les différentes techniques de fabrication mais aussi pour leurs compositions et leurs teneurs en fruits qui peuvent être parfois limitée. Par exemple les boissons végétales liquides prêtes à l'emploi de grande distribution contiennent jusqu'à 90 % d'eau, relativement pauvres sur le plan nutritionnel, elles ne répondent pas du tout aux besoins du jeune enfant.

Certaines marques ont mis au point un procédé de fabrication très respectueux des nutriments pour les boissons végétales en poudre ( La Mandorle), permettant une meilleure conservation, une teneur en fruits bien supérieure aux préparations liquides prêtes à l'emploi. Il faut cependant éviter de faire chauffer cette préparation car cela détruirait les nutriments très sensibles à la chaleur.

Les boissons végétales peuvent aisément êtres fabriquées à la maison, cela permet d'obtenir une boisson avec un pourcentage d'oléagineux / céréales/ légumineuses ou fruits amylacés, maîtrisé. Il est aussi possible d'y ajouter des compléments afin d'obtenir une boisson complète. Cependant de cette manière le produit s'oxyde très vite car il est une grande source d'acides gras insaturés et perd ses qualités nutritionnelles en seulement une journée, ce qui pourrait poser quelques contraintes d'organisation si le but est de le boire non transformé.

Pensez donc à faire tremper votre matière première la veille au soir puis de jeter l'eau de trempage afin de faire votre préparation.

Le lait à l'âge adulte

L'homme est le seul être vivant qui continue de boire du lait à l'âge adulte, bien que sa sécrétion d'enzymes digestifs du lait diminue à partir de l'âge de trois ans.
Le lait de chaque mammifère est adapté au besoin de son petit, il convient parfaitement pour les premières années de sa vie.

L'interrogation qui revient le plus souvent concerne le calcium, en effet le lait de vache en contient énormément, mais malgré cela celui ci est difficilement disponible pour l'organisme humain. Cet excès rend le magnésium quasi inopérant et il s'ensuit un appauvrissement des cellules nerveuses et musculaires. Il pourrait même être décalcifiant car le taux de parathormones est trop élevé, empêchant ainsi l'assimilation du calcium.

Comme beaucoup de minéraux, le calcium doit être travaillé par les végétaux pour être assimilé correctement par l'organisme humain. De là une belle palette s'offre à nous: légumes, légumineuses, fruits frais, fruits secs, graines germées...... avec une alimentation variée et complète, les besoins en calcium seront comblés.

La question n'est pas de savoir si l'on peut ou non boire du lait animal, mais connaître les différents apports nutritifs, leurs avantages et leurs inconvénients, permet de consommer en conscience et d'être acteur de sa santé.


Laurie Beriah
Naturopathe Iridologue