Baies d’acaï ou de goji, acérola, jus d’aloe-vera, cacao cru, graines de chia, poudre de lucuma ou de baobab, maca, spiruline, klamath, noni, caroube...
La liste des superaliments est longue et s’étoffe au gré des nouvelles possibilités de commercialisation sur notre territoire.
Les superaliments obtiennent ce titre (non réglementé) lorsqu’ils sont considérés comme particulièrements riches en micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides aminés essentiels, antioxydants etc).
Quelques avantages de ces aliments si spéciaux
- découvrir des aliments et donc des saveurs inconnues tout en apportant une quantité importante de nutriments à notre organisme.
- compenser un régime alimentaire désequilibré. Cependant, l’idéal ne serait-il pas de modifier ce dit régime en amont?
Voilà selon moi les seuls avantages à acheter ces produits.
Les superaliments de nos régions
Diverses études intègrent aussi plusieurs de nos aliments locaux dans cette catégorie. Ainsi, on y trouve les aliments suivants que nous connaissons mieux:
ail, choux frisé, cresson, persil (plantes aromatiques de manière générale), endive, poivron rouge, vinaigre de cidre, graines germées, jus d’herbe, gelée royale, pour ne pas les citer tous.
Cependant, une alimentation équilibrée pourrait-elle suffire à combler nos apports sans avoir besoin de focaliser sur ces aliments qui rempliraient le rôle de panacée?
Savez-vous qu’en cinquante ans, la plupart de nos aliments on vu chuter leur valeur nutritionnelle de façon vertigineuse? Une orange de 1950 équivaut à 21 oranges d’aujourd’hui en ce qui concerne le taux de vitamines. Autre exemple parlant: le brocoli de 1950 contenait 4 fois plus de calcium que celui d’aujourd’hui...
Ceci est principalement dû au mode de production de l’agriculture conventionnelle qui:
- appauvrit les sols du fait des monocultures et de l'utilisation de pesticides
- accélère la croissance des végétaux à l’aide d’engrais. Ces derniers finissent gorgés d’eau ce qui diminue leur concentration en micronutriments
- favorise les récoltes avant maturation des produits (entrainant aussi une diminution de la richesse en micronutriments)
- sélectionne les variétés pour leur productivité au détriment de leur valeur nutritionnelle
Quelques pistes de bon sens pour obtenir des apports quotidiens conséquents en micronutriments
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Consommer des végétaux qui ont poussé sur des terroirs riches
En effet, plus le sol est riche et plus la plante qui s’y développe sera riche en micronutriments. A noter qu’un sol est d’autant plus riche que l’écosystème dans lequel il s’intègre est diversifié.
Dans ce sens, les plantes, baies et champignons sauvages représentent une source très importante de nutriments.
Orties, plantain, pissenlit, mûres, chataignes, baies de sureau sont facilement reconnaissables et si le coeur vous en dit, nombre d’associations proposent aujourd’hui des initiations à la reconnaissance des plantes sauvages comestibles.
Favoriser la consommation de fruits et légumes cultivés en permaculture ou en agriculture biologique extensive (c’est à dire chez des petits producteurs plutôt qu’en culture biologique intensive comme on tend à trouver de plus en plus sur les étals avec l’assouplissement du cahier des charges de la bio).
En résumé, comme expliqué plus haut, plus on augmente le rendement des cultures et plus on abaisse la valeur nutritionnelle des végétaux produits...
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Privilégier les variétés anciennes de fruits, légumes et céréales
Pour ceux qui ont un potager, Kokopelli commercialise des graines de variétés ancestrales.
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Favoriser les produits locaux et diminuer les temps de stockage
En effet, nombre de nutriments sont détruits par le transport.
De plus, les marchés locaux et les amaps sont des circuits de consommation qui favorisent la juste rétribution des producteurs. Une raison de plus pour consommer local!
Tenter aussi de diminuer les temps de stockage chez vous, qu’il s’agissent des produits frais ou des restes.
Pour les plus motivés, voici la référence d’un livre qui propose des alternatives au frigo. Les astuces permettent aux végétaux de conserver leur vitalité plus longtemps.
Nos aventures sans frigo... Ou presque! de Marie Cochard
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Favoriser une cuisine vivante
Vive le cru (crudités, jus à l’extracteur, graines germées, légumes lactofermentés...) et les cuissons douces (vapeur, étouffée, wok).
Si on cuisine des superaliments au four ou en soupe bouillie pendant des heures, il n’en reste plus grand chose d’un point de vue nutrititionnel...
On limite donc les conserves, briques, bouteilles et tous produits industrialisés en général. La congélation de produits frais reste acceptable pour la préservation des vitamines.
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Mastiquer, insaliver et manger en pleine conscience
Je vous renvoie à l’article de ma collègue naturopathe sur ce sujet: "Qu'est-ce que l'alimentation en pleine conscience".
Là aussi, si vous avalez votre smoothie au choux kale/curcuma/banane/spiruline/graines de chia en 2 min devant votre ordinateur, il y a fort à parier que vos sécrétions digestives n’auront pas eu le temps de s’adapter et qu’une bonne partie des nutriments ne sera pas assimilée!
Un livre très intéressant sur le sujet: Mastiquer c’est la santé de France Guillain.
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Privilégier les céréales et sucres non raffinés
Il s'agit de consommer des céréales complètes ou des sucres complets types rapadura, mascovado, sirop d’agave, de coco ou miel (pour du cru et local). Nombre de vitamines et minéraux sont contenus dans l’enveloppe des céréales, tout comme pour les fruits et légumes d’ailleurs! Tentez de ne plus éplucher vos potimarrons, concombres, carottes et navets nouveaux. On mange la peau des figues et le vert des poireaux et on passe les fanes de betterave à l’extracteur! Sisi c’est possible, il faut juste essayer!
En appliquant ces principes qui conjuguent bon sens, économie et écologie nous pouvons apporter quotidiennement une quantité importante de micronutriments à notre organisme.
Sachant cela, n’est-ce pas dommage de se fatiguer à tester une multitude de superaliments dans une course effrenée vers la santé alors que la nature autour de nous nous tend les bras!
Alexandra Hochet. Ostéopathe D.O. et praticienne en étiomédecine.
Sur Belz: 02 97 55 23 40