La recette miracle, celle que l'on trouve sur internet après avoir tapé dans la barre de recherche les mots clés de nos troubles, celle qu'une amie d'une amie a utilisé et avec laquelle elle a soigné tout ses maux ou encore les douces recettes de nos grand-mères qui ont bercé notre enfance …
Cette course effrénée sur base de désespoir «j'ai tout essayé! avez-vous une solution miracle?», quelle est notre responsabilité dans cette quête ?
Nous savons que l'hygiène de vie à une part importante sur le chemin qui mène aux pathologies. Il n'y a nul doute, le rythme de vie grandissant empiète sur la qualité de celle-ci, mais pas que ..
Pour illustrer cela, nous pourrions prendre l'exemple de la nourriture industrielle. Celle-ci a trouvé sa place pour faciliter le quotidien. Qui n'est pas tombé dans la praticité et le confort du plat à réchauffer, vide de nutriments? Ce geste qui permet de libérer un espace temps pour le remplir ensuite par autre chose ….
L'emballement d'une vie débridée où le travail, la consommation, les rendez-vous... Remplissent le quotidien sans laisser place à la vacuité. Oh douce charge mentale...
Toutes ces heures de sommeil qui s'envolent au profit de nombreux cafés, thés, cigarettes …. ces excitants qui permettent d'avoir l'impression d'être plus performant. On en oublie l'essentiel.
Au delà du chamboulement quotidien, on peut également se poser la question de l'esprit critique. Ceux qui, en toute logique, refusent sciemment toute part de responsabilité dans la fragilisation de leur terrain.
Ceux pour qui, grâce à la gloire de l'homme, il y aura toujours une solution pour étouffer la maladie, ou au minimum les symptômes... pour combien de temps? le capital santé pourrait être l'analogie de l'énergie fossile, à quel moment les réserves seront elles épuisées.. ..
Prendre soin de soi, d'une manière globale, ne peut se faire de manière uniciste à grande volée de mutisme des symptômes sans en payer les conséquences...
«la gloire est le soleil des morts» , Honoré De Balzac
Alors où se situe le juste milieu? Si encore il existe un juste milieu … ce qui est juste pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre.
À quel moment l'emballement du quotidien, le refus de se responsabiliser, le manque d'esprit critique prennent le dessus?
Tout le monde sait que les excès sont nocifs pour la santé, mais cela suffit-il ? quel fumeur ne sait pas que « fumer tue »?, il me semble plus opportun d'agir sur les prises de conscience qui petit à petit rendront moins nécessaires ces béquilles émotionnelles.
Notre organisme s'adapte en développant des stratégies qui lui permettront de vivre en fonction des informations reçues au cours de notre vie, quand ce n'est pas l'inconscient collectif.
Et si ces informations étaient des souffrances ? Cela voudrait dire que l'organisme développerait des stratégies erronées en fonction d'émotions difficiles à vivre, enfouies, refoulées .. (la liste est longue!) et impliquerait un regard linéaire sur des situations supposées équivalentes.
Cet inconfort quotidien dont on rejetterait bien la faute sur une cause sans fondement... c'est là qu'intervient la recherche de la recette miracle, parce que bon, on n'a plus le temps, ou bien on n'a tout simplement pas envie de s'impliquer!.
Il est possible de faire changer l'organisme de stratégie, les prises de conscience me semblent indispensables pour élargir le regard sur la vie, relâcher des souffrances qui, pour une raison ou une autre, restent là enfouies à jouer les garde-fous, bridant toutes possibilités d'agir autrement.
Ainsi la responsabilisation de soi prend tout son sens.
Laurie Beriah
Naturopathie & Etiomédecine